Freelances For Good – Quel CA et TJM viser quand on travaille dans l’impact, et avec un mode de vie frugal ?

En tant que freelance, on n’échappe pas à la fameuse question « Quel est ton TJM ? ». Alors, comment définir un CA et TJM en fonction de son mode de vie ? Comment négocier le budget dans le respect de l’interlocuteur·rice, et de soi-même ?

Conseils de Freelances For Good

Les freelances de la communauté Ed For Good se sont retrouvés pour un échange sur la définition de l’objectif de chiffre d’affaires (CA) et la tarification qui en découle comme le Taux Journalier Moyen (TJM), voici un compte-rendu de leurs réflexions.

Comment fixer ton objectif de CA en fonction de ton mode de vie ?

Avant toute chose, l’objectif de CA est différent d’un·e freelance à l’autre, puisqu’il dépend de la situation de chacun·e (habitat en grande ville, enfants à charge, projet d’achat immobilier…).

Ainsi, la première chose à faire est de calculer le coût de ta vie par mois ! Cela comprend de nombreuses choses :

  • Vie personnelle (loyer, nourriture, loisirs…)
  • Frais professionnels (internet, drive, hébergement web, logiciels, coworking, transport…)
  • Temps de travail non rémunéré (comptabilité, communication, prospection…)
  • Amortissements équipement professionnel (ordinateur, téléphone, casque, souris…)
  • Congés
  • Risques (maladie, chômage, retraite…)
  • Projets personnels (achat immobilier…)

A la somme de ces coûts, qui représente ton revenu net, il faut également ajouter des coûts :

  • Cotisations, contributions et impôts (URSSAF, impôts, TVA, CFE…)
    → Pour cela, tu peux t’aider d’un simulateur de revenus auto-entrepreneur·e.
  • Matelas de sécurité de 10% à 20% en fonction du niveau de risque de ta situation actuelle

En additionnant tous ces coûts par mois, puis en multipliant par 12 (soit le nombre de mois en un an), tu obtiens ton objectif de CA !

Il est possible de diminuer ces coûts en adoptant un mode vie frugal, c’est-à-dire plus sobre. Par exemple, du côté de la vie professionnelle, tu peux faire durer au maximum tes équipements informatique, faire un tri parmi les abonnements aux divers outils, acheter d’occasion, cuisiner tes repas, limiter les déplacements…

Comment fixer ton TJM ?

Pour calculer ton TJM, il faudra s’intéresser à d’autres données :

  • Définir le nombre de semaines de congés par an souhaité (au moins 5 semaines par an, comme les salarié·e·s)
  • Calculer le nombre de jours de travail rémunérés (environ 2-4 jours par semaine) en tenant compte du temps de travail non rémunéré (comptabilité, communication, prospection…), mais aussi de ton temps de repos (soirées, week-ends…).
    → On compte 1 jour, comme 7h de travail.

Et à partir de cela, tu peux calculer ton TJM, soit ton CA mensuel divisé par ton nombre de jours de travail rémunérés par mois.

En fonction de ton résultat, tu peux réajuster afin d’être cohérent·e avec le marché du travail. Pour te faire une idée, tu peux consulter l’enquête de l’ISTF sur les chiffres du digital learning. Et puis, n’oublie pas que ton TJM doit évoluer avec ton expérience, mais aussi en fonction de l’augmentation du niveau de vie (inflation, changement de vie personnel…).

Une problématique à avoir en tête est que le TJM est la vente de ton temps, et parfois cela peut-être incompatible avec le CA visé et la réalité du marché. Dans ce cas, tu peux envisager d’explorer d’autres types de revenus qui ne dépendent pas directement de ton temps (vente de contenus sur étagère…).

Faut-il différencier ton TJM en fonction du type de client·e et/ou de la mission ?

Certain·e·s freelances vont appliquer un tarif solidaire lorsqu’iels travaillent pour des associations ou projets à impact. Néanmoins, si ton objectif est de travailler en grande partie, voire uniquement pour des projets à impact, cela ne fait pas forcément sens et peut t’amener à travailler plus pour atteindre le CA visé.

En tant que pédagogue, on peut aussi être amené·e à réaliser des missions très différentes pour un·e même client·e : ingénierie de formation, ingénierie pédagogique, production, gestion de projets… Certain·e·s freelances vont appliquer ainsi un tarif différent en fonction du type de tâche, et d’autres ne faire aucune différence dans leur TJM. C’est un choix à bien réfléchir, car parfois, la différence entre ces missions est floue, qu’il peut être difficile de tracker le temps précisément de chaque mission, et aussi simplement parce que ça reste ton temps et qu’il ne doit pas être sous-évalué.

Cela peut être intéressant dans des cas où tu apportes une expertise et/ou des éléments clés en main qui vont faire gagner du temps à lae client·e. Comme le disait Pierre-Auguste Renoir, « ce dessin m’a pris cinq minutes, mais j’ai mis soixante ans pour y arriver ».

Un cas de différenciation des tarifs en tant que pédagogue, c’est l’animation de formations. En général, on compte 1h d’animation = 1h de préparation. Ainsi, ton TJM en sera multiplié par deux afin d’assurer de ton côté une qualité pédagogique, et d’être bien rémunéré·e pour l’ensemble de ta prestation.

Négocier le budget : un budget acceptable par lae client·e et qui respecte ton travail

S’il y a une vraie problématique de budget côté client·e, différentes possibilités s’offrent à toi :

  • Lae client·e peut prendre en charge certaines tâches de son côté, voire tu peux collaborer avec quelqu’un en interne qui assurera à ce que ton temps de travail soit respecté en prenant en charge ce qui dépasse.
  • La budgétisation peut se faire au fur et à mesure, en fonction de l’avancement, avec de ton côté un compte-rendu précis du temps que tu as pris pour chaque tâche, afin d’adapter les missions confiées par rapport au temps réel.
  • Une estimation peut être faite dès le départ, via un devis, puis ajustée. Ainsi, si on a sur-estimé le temps de travail, la facture peut en être diminuée. Et au contraire, si on a sous-estimé la charge de travail, il faut prévenir assez en avance pour évaluer si le budget peut être re-négocié à la hausse, ou si on abandonne certaines missions.
  • Le volume de la mission, ou la récurrence de celle-ci, peut également être un élément de négociation car cela va t’assurer une sécurité de CA.

L’ensemble de ces solutions nécessite de dialoguer avec transparence des deux côtés, et d’établir une relation de confiance dès le départ !

Et côté facturation, on te conseille de négocier un acompte pour engager lae client·e dès le départ. De plus, si tu signes pour un gros montant, l’idéal est d’échelonner les paiements chaque mois, ou à partir d’un certain nombre de jours travaillés, afin de t’assurer un revenu plus régulier.

Témoignage(s)

Ed For Good est allé interroger des membres de son réseau afin de comprendre la vision des freelances for good sur la tarification éthique.

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