Le Baromètre de la générosité de France générosités révèle qu’une grande partie des dons ont lieu en décembre. Ce constat a donné lieu au National Giving Month, ou au Giving Tuesday. Ce mois de la générosité offre une belle occasion de mettre en lumière les dynamiques de partage et de collaboration autour de la connaissance en explorant le sujet des communs numériques et des modèles ouverts. En tant que pédagogue, comment cette générosité se matérialise-t-elle ?
Point de vue d’expert·e
Nous laissons la parole à Simon Rossi pour explorer le libre accès aux connaissances et l’éducation ouverte.
Quand c’est gratuit c’est toi le produit ?
Cet adage est probablement celui le plus répandu avec le numérique. Il trouve son origine dans l’expérience que nous avons avec les plateformes et réseaux sociaux dominants. Des entreprises plus riche que la majorité des États portent ces environnements en prospérant grâce ou à cause d’un modèle publicitaire, une publicité devenue ciblée par une exploitation massive de nos données personnelles.
Comme bien des choses ont un coût, la gratuité en ligne devient alors suspecte. On voit également cette forme de gratuité mercantile se décliner dans l’éducation par les nombreuses ressources et outils disponibles sur Internet. Un libre accès qui reste une forme de publicité pour une formation ou une organisation, comme ce premier webinaire gratuit dont l’objectif est de convertir vers une offre commerciale, ces guides téléchargeables qui évitent de trop en dévoiler pour créer le besoin ou collecter une adresse e-mail, cet outil freemium dont les fonctionnalités clé sont bien entendu bloquées ! Toutes ces logiques sont certainement le reflet d’un numérique dont la genèse s’est produite dans une société où domine l’idéologie libérale et son économie de marché, avec l’espace public qui se révèle être un bien privé, où l’on observe aussi une privatisation et une marchandisation de l’éducation.
Bien que populaire, cette expression n’en est pas moins une fausse croyance, une simplification d’une réalité bien plus complexe. Une idée reçue d’autant plus contestable quand on vit dans un pays comme la France où la gratuité est au cœur de notre système éducatif !
Il existe au moins une autre forme de « gratuité » basée sur un modèle plus collaboratif : le logiciel open source. Ces logiciels, dont le code source se retrouve à disposition de tout le monde offrant la possibilité d’être utilisé, modifié et partagé montrent d’autres modèles permettant un libre accès aux ressources. Et l’open source n’a rien d’un épiphénomène porté par quelques idéalistes ! La totalité des applications avec lesquels nous interagissons au quotidien contiennent ce type de logiciels, cette culture de partage et de collaboration autour de logiciels commence dès l’origine de l’informatique après la Seconde Guerre mondiale et se retrouve moteur dans de nombreuses évolutions du numérique à commencer par Internet et le World Wide Web, le « cloud » ou la blockchain, même la mode actuelle des IA est rendue possible par plusieurs générations d’outils open source.
En réalité, le numérique repose sur une forme de partage de ressources, la libre circulation de l’information est dans la nature même du numérique. Avec la maturation progressive du numérique, ces phénomènes de partage et de collaboration autour de ressources se développent dans d’autres domaines que le logiciel. Tout un ensemble de mouvements d’ouverture, de « modèles ouverts » émergent ; c’est l’univers des « communs numériques » !
Définition « commun numérique » : ressource numérique produite, gérée et gouvernée par une communauté d’utilisateur·rice·s selon des règles de gouvernance conjointement élaborées. (source : Wikipédia)
Dans l’éducation, on parle d’une « éducation ouverte », de l’anglais open education. Un démonstrateur historique de cette pratique : l’encyclopédie Wikipédia.
L’éducation ouverte, une tendance dans l’éducation (publique) ?
Éducation ouverte, késako ?
C’est ce que tu expérimentes en ce moment même. La newsletter Cap avec ses articles en est un exemple basique repérable par la licence Creative Commons en bas de page. L’éducation ouverte repose d’abord sur des ressources numériques que l’on va pouvoir plus ou moins librement utiliser, modifier et partager, on parle en anglais d’open educational ressources (OER), des ressources éducatives ouvertes qu’on nomme souvent en français ressources éducatives libres (REL).
Pour donner ces droits d’usage, on utilise donc des licences ouvertes type Creative Commons. Pour ensuite permettre la modification, il peut être nécessaire de partager les fichiers source des ressources (ex: pptx d’un pdf).
Tout type de contenu informatif à visée pédagogique peut devenir une REL : un simple article, une présentation PowerPoint, un MOOC, un manuel scolaire, une vidéo, un livre ou une base de connaissances plus complexe comme Wikipédia… Des ressources produites seul ou à plusieurs milliers de mains !
L’éducation ouverte, ce sont ensuite toutes les pratiques pédagogiques que l’on peut mettre en place autour de ces ressources ou dans la façon de les construire. Tout l’enjeu devient de savoir comment bénéficier de cette libre circulation de l’information et cette capacité d’interaction qu’offre le numérique.
L’éducation ouverte, c’est la complexité des communs numériques couplée à celle de la pédagogie !
Vers une normalisation de l’éducation ouverte ?
Sans parler des universités ouvertes initiées vers les années 70, ce que l’on associe aujourd’hui à l’éducation ouverte remonte au moins à 1998 lorsque l’enseignant David Wiley a suggéré le terme « open content » inspiré par le mouvement du logiciel open source.
L’UNESCO aborde le sujet depuis 2002, année où le terme d’« open educational resource » a été formalisé lors d’un de leurs forums, et a depuis émis en 2019 des recommandations sur les REL. Ces recommandations se trouvent être un instrument normatif pour influencer les législations nationales et inciter les États à rendre compte de leurs actions dans le domaine. L’UNESCO fonde ces choix en invoquant la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le droit à l’éducation, ces pratiques sont vues comme un moyen de répondre aux objectifs de développement durable (ODD).
Diverses politiques nationales émergent alors en faveur d’une éducation ouverte comme en France dans la récente stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027 qui soutient l’usage et le développement des communs numériques, que ce soit pour les logiciels ou les ressources éducatives. Cette année, l’Éducation Nationale a lancé la Forge des Communs Numériques Éducatifs pour créer et partager des REL à l’échelle nationale.
En parallèle de leurs stratégies de science ouverte, les universités s’orientent progressivement vers l’éducation ouverte comme à l’université de Nantes où vient d’être inaugurée ce mois de décembre leur fabrique REL.
L’argent public dans l’éducation pourrait à l’avenir être dirigé vers des ressources ouvertes.
« En matière de numérique éducatif, nous pouvons désormais affirmer et assumer le fait que les communs numériques constituent l’horizon par défaut des projets soutenus et opérés par l’institution. » Audran le Baron, directeur du numérique pour l’Éducation Nationale, lors de la Journée du libre éducatif 2024
La normalisation de l’ouverture, déjà une tendance dans la science
Depuis 1665 avec la parution du Journal des sçavans, la connaissance scientifique se construit principalement par l’intermédiaire d’articles de recherche publiés dans des revues scientifiques. Libéralisme oblige, la science s’est aussi privatisée et marchandisée, cette connaissance s’est retrouvée sur Internet sous « paywalls » à cause des abonnements aux journaux détenus par des entreprises. Le libre accès au savoir pour tou·te·s n’est pas encore une évidence.
En réaction depuis plus de 20 ans s’est structuré le mouvement de la science ouverte pour prôner un accès ouvert à la recherche. Ce mouvement s’institutionalise à travers des politiques publiques, en France le ministère de l’enseignement a publié son deuxième plan national pour la science ouverte. La volonté est de normaliser la pratique pour que la science ouverte devienne simplement la science, la dynamique pourrait se résumer au slogan suivant : « public money, public research ».
La connaissance scientifique est ainsi en voie de former un patrimoine numérique commun ! Pour accéder à (une bonne partie de) ce patrimoine, il est possible d’utiliser le moteur de recherche d’OpenAlex.
Face aux crises de notre époque, l’ouverture de la recherche est plébiscitée pour favoriser les avancées scientifiques comme lors de la crise du covid avec l’appel commun de l’OMS, de l’UNESCO, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et du CERN ou encore l’Open Climate Campaign qui promeut l’ouverture de la recherche sur le changement climatique. Plus qu’un simple accès aux travaux de recherche, on pourrait tendre vers de nouvelles manières de structurer le savoir avec une science ouverte qui reconfigure jusqu’à la façon de collaborer entre les scientifiques et la société dans ce travail de production de connaissances.
Une révolution scientifique se dessine sous nos yeux bouleversant en profondeur notre rapport à la connaissance.
Possibles et défis d’une éducation ouverte
Quels bénéfices à des pratiques éducatives plus ouvertes ?
En général, nous sommes utilisateur·rice·s avant d’être producteur·rice·s de ressources. L’éducation ouverte permet d’accéder à un ensemble d’éléments mobilisable dans de la formation, pour s’inspirer ou pour les intégrer dans un parcours. La frontière entre science et éducation est floue, il y a derrière l’enjeu de l’intégration de la science (ouverte) dans l’éducation (ouverte).
C’est une voie vers la mutualisation des moyens autour de besoins similaires à travers des briques de base, l’éducation ouverte peut amener à plus de collaboration entre spécialistes, chercheur·se·s, ingénieur·e·s pédagogiques, enseignant·e·s & formateur·rice·s pour la création de support pédagogiques plus robustes et éprouvés. L’ouverture devient de plus en plus un gage de qualité dans la recherche, bientôt aussi dans l’éducation ?
Les pratiques ouvertes sont indéniablement plus complexes, mais leur impact systémique est d’une tout autre magnitude.
Comment diffuser nos savoirs ?
En ce sens, les licences Creative Commons facilitent ce partage et la question de la propriété intellectuelle.
Le droit d’auteur·rice se matérialise à partir du moment où une œuvre de l’esprit se retrouve fixée sur un support. L’auteur·rice de manière automatique possède un droit exclusif sur l’utilisation et l’exploitation de son contenu. C’est un droit à vie, en France, une œuvre s’élève dans le domaine public seulement 70 ans après la mort de l’auteur·rice avec toujours une protection de son intégrité limitant sa modification.
Le droit d’auteur·rice ne fournit pas de mécanismes simples permettant une libre diffusion et modification des œuvres, on doit alors appliquer des licences pour octroyer ces droits et garantir un cadre juridique de confiance. Une pression croissante s’exerce en faveur d’une réforme du droit d’auteur·rice et du Copyright pour adapter ces droits à l’ère du numérique.
« Le principe est double, ne l’oublions pas. Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient — le mot n’est pas trop vaste — au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. » Victor Hugo, Discours d’ouverture du Congrès littéraire international en 1878
Des freins ?
Nombreux ! Et autant culturels que techniques. Notre culture concurrentielle limite le développement de ces pratiques et l’ouverture demande un autre rapport au travail en public où il y a une peur du jugement. Notre approche de consommateur·rice nous amène également à peu nous soucier ni contribuer à la pérennité de ces éléments sur lesquels on repose. On manque en plus d’outils accessibles pour l’écriture numérique collaborative, limités à nos éditeurs de textes classiques, des pads, des wikis… Dans des pratiques avancées, on se retrouve à détourner des outils de développement logiciel comme git créant d’importantes barrières à l’entrée.
Nous sommes à l’âge de bronze du numérique, aux prémices de la révolution numérique dans l’éducation où presque tout reste encore à explorer et construire !
Des modèles économiques ?
En fonction de notre poste en tant que pédagogue, la recherche de cet équilibre entre gratuité et payant est parfois complexe. Ainsi, même lorsqu’on partage une ressource avec un intérêt économique derrière (vente d’une formation ou de ses services…), il est essentiel de communiquer avec transparence sur nos réelles intentions pour (re)créer des relations de confiance, mais aussi que nos ressources gratuites apportent une réelle valeur et ne soient pas de simples supports marketing.
Un exemple qui montre que des modèles économiques aux modèles ouverts sont possibles : Red Hat, une entreprise dans le logiciel open source, a été rachetée en 2018 par IBM pour 34 milliards de dollars.
L’ouverture ne signifie pas absence de modèle économique, au contraire, ce sont de grands enjeux pour la pérennité des ressources. Un modèle de base applicable aussi avec l’éducation ouverte est l’économie de service autour de ressources ouvertes, l’expertise humaine reste souvent toujours utile.
Quelques exemples remarquables
On peut citer l’EduTech Wiki de l’université de Genève qui aborde les technologies éducatives, une REL de qualité universitaire utilisée dans les enseignements.
Dans la formation à la science ouverte on a par exemple The Turing Way qui est un guide pour la reproductibilité de la recherche avec déjà plus de 300 contributeur·rice·s ou la NASA qui a mis en place le curriculum Open Science 101 où d’autres organisations de recherche vont collaborer dans sa production.
L’association Sésamath produit des manuels scolaires à travers une collaboration entre enseignant·e·s, ces manuels sous licence ouverte peuvent être achetés de manière classique ou téléchargés librement en ligne avec leurs versions modifiables.
Simon Rossi – Acteur de l’éducation aux modèles ouverts et aux communs numériques
Impliqué dans une forme d’éducation populaire et de recherche citoyenne autour des modèles ouverts pour aider à une meilleure compréhension du numérique comme outil de la connaissance face aux crises contemporaines. J’œuvre pour une meilleure intégration des modèles ouverts dans la littératie numérique en les considérant en tant que savoirs fondamentaux.
Témoignages
Ed For Good est allé interroger des membres de son réseau afin de comprendre la vision que le monde de l’éducation a du partage de ressources gratuites, voire de l’éducation ouverte.
Louis Derrac – Artisan d’un numérique acceptable
Ce qu’on retient du vocal :
- Mettre la création et la partage de ressources libres au cœur de sa stratégie.
- Le partage sincère, c’est des contenus facilement trouvables (non cachés) et partagés avec le fichier pdf et le ficher modifiable pour reprendre le contenu et l’adapter à ses besoins.
- Partager ses contenus est un projet politique, moyen de diffuser certaines idées militantes.
- Partager ses contenus est un moyen de communiquer sur ses travaux, d’avoir une certaine légitimité, d’obtenir des missions…
- Les personnes qui utilisent ce contenu gratuit sans faire intervenir l’auteur·rice, n’en auraient pas forcément eut les moyens ; alors que le temps d’appropriation des contenus peut revenir au même budget, c’est donc une façon de travailler assez vertueuse.
Julia Vidile – Conceptrice narrative pédagogique
Ce qu’on retient du vocal :
- La frustration ressentie lorsqu’une “formation” n’a pour but que la vente et que le contenu est vide.
- La réflexion sur comment se mettre en lumière, et vendre en respectant ses propres valeurs.
- Le temps est précieux, et il faut valoriser le temps des personnes qui prennent le temps de nous écouter.
- Partager des connaissances, c’est donner des instruments pour commencer à changer la vie des gens.
Geneviève Le Gall – Ingénieure e-formation, fondatrice de Meskañ Digital
Ce qu’on retient du vocal :
- La générosité, c’est le partage, et dans nos métiers de pédagogues, c’est le partage de connaissances et d’astuces qui simplifient la vie (de soi et des autres).
- Partager des connaissances est un bon moyen d’entrer en contact avec les gens en apportant une touche d’étincelle.
- Partager ce qu’on sait, c’est aussi un moyen de progresser via les échanges.
Explore son calendrier de l’Avent 2024 sous forme de template réutilisable Genially.
Hugues Aubin – Président du Climate Change Lab et du projet Forge CC
Ce qu’on retient du vocal :
- Un parcours autodidacte où on apprend grâce aux ressources éducatives libres.
- Les FabLabs sont basés sur le partage des ressources et des livrables via l’entraide des personnes.
- Ça ne sert à rien d’ouvrir une porte si elle est perchée en haut d’une grande montagne. Il existe des ressources de grande qualité, mais parfois difficiles d’accès. Il faut donc documenter les solutions, mais aussi les méthodes pédagogiques pour conduire ces ateliers avec des passerelles entre les savoirs et les niveaux, et des briques modulables pour permettre la transdisciplinarité.
- Aujourd’hui, il est important de sacraliser un corpus de communs pédagogiques qui nous garantissent contre l’exclusivité de pouvoirs politiques, économiques…
Perrine de Coëtlogon – Présidente de Open Education Global
Ce qu’on retient du vocal :
- En France, le système politique vise à la gratuité et l’accès à l’éducation, notamment via le libre accès (en contrepartie des financements publics).
- La diffusion est nationale, mais aussi internationale avec la traduction via la demande de transfert des fichiers sources.
- Par défaut une REL n’est pas réutilisable, d’où l’importance des licences. La licence la plus courante dans le libre est celle qui consiste à reciter conformément aux régles de citation académique l’auteur·rice initial·e ainsi que les auteur·rice·s successif·ve·s.
Aller plus loin
- GTNum Forges, groupes de travail de la forge des communs numériques éducatifs [Site web]
- Fabrique REL, commune des universités de Sherbrooke, Montréal et Laval [Site web]
- Politique d’ouverture de l’université de Nantes (« université ouverte ») [Page web]
- « The Movement Toward “Zero Textbook Cost” Initiatives in Higher Education » par Labster [Article]
- Plateforme de manuels scolaire LibreTexts supporté par Department of Education Open Textbook Pilot Project et California Education Learning Lab [Site web]
- « Business strategies involving OER » par le réseau ENCORE+ en 2024 [Rapport]
- « Handbook of Open, Distance and Digital Education » par Olaf Zawacki-Richter et Insung Jung en 2023 [Manuel en libre accès]
- « Open source, not just software anymore » en 2014 [Article]
- « Developing Open Source Educational Resources [for Machine Learning and Data Science] » par Ludwig Bothmann en 2022 [Article]
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Article publié le 19/12/2024.